Le mois de Marie expliqué par le père Monnereau (France)

Le mois de Marie expliqué par le Père Monnereau

Le Père Monnereau eut tout au long de sa vie une grande dévotion pour la Sainte Vierge, qu’il ne cessa de partager avec ceux qu’il rencontrait.

Dès les premières années dans sa paroisse des Brouzils, il y établit le beau mois de Marie en parcourant les différentes chapelles pour y faire lui-même les saints exercices et donner de l’émulation à son peuple, afin d’ancrer durablement le Saint Mois de Marie dans sa chère paroisse.

Le Père Monnereau nous a laissé quelques sermons du mois de Marie sur la Sainte Vierge, qu’il a prêchés plusieurs fois à l’ouverture et à la clôture du mois de mai.

En ce dernier jour de mai, voici l’occasion de redécouvrir à travers un sermon du Père Monnereau, sa piété envers Marie.

Thomas Aubin, archiviste de la Congrégation

Ave Maria gratia plena &…

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L’année dernière, je me le rappelle encore, nous vous disions que l’intention de l’Eglise, en établissant la belle dévotion du mois de Marie, était de nous porter à honorer tous ses mystères, toutes ses vertus, toutes ses belles qualités, toutes ses perfections, toutes ses amabilités qui ont brillé en elle, dès sa conception, dès sa naissance et dans toutes les autres circonstances de sa vie, mais savez-vous ou découvrir la bonne manière de l’honorer, de lui plaire et d’en être aimé ? les voici : c’est 1°- de la vénérer comme la plus sainte et la plus parfaite de toutes les créatures; 2° c’est de l’aimer comme la plus tendre de toutes les mères; 3° c’est de l’imiter, comme le plus parfait modèle que le ciel nous présente après Jésus-Christ, son divin Fils. 

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1°-Nous devons vénérer Marie, comme la plus parfaite de toutes les créatures qui soient sorties des mains de Dieu, le chef-d’œuvre de sa bonté et de sa libéralité, après la sainte humanité de son Fils. La vénération est un acte religieux qui doit être proportionné à la sainteté, aux qualités et aux perfections des créatures qui en sont l’objet; il s’ensuit de là que le respect et la vénération que nous devons avoir pour Marie doit l’emporter sur toute autre vénération après Dieu, parce que Marie, comme nous venons de le dire, est le chef-d’oeuvre de la bonté et de la grande libéralité de Dieu, la plus sainte et la plus parfaite de toutes ses créatures, plus sainte elle seule et plus parfaite que tous les justes, que tous les patriarches, que tous les prophètes, que tous les apôtres, que tous les martyrs, que tous les saints, que tous les anges, que tous les esprits célestes, que tous les séraphins, que toutes les sublimes intelligences. 

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Nous devons honorer tous les saints, nous devons honorer tous les anges, nous devons honorer toutes les sublimes intelligences et cela par gradation, selon leur degré de sainteté, selon le degré de leur perfection ; ainsi plus les saints, plus les anges, plus les sublimes intelligences approchent de Dieu et touchent Dieu, plus ils ont le droit à l’étendue de nos hommages, de nos vénérations et de nos respects. Or, il n’est point de saints, comme il n’est point d’anges et de sublimes intelligences qui approchent aussi près de Dieu et qui aient de la sainteté de Dieu que Marie ; donc nous lui devons un respect et une vénération au dessus de tous, et c’est ce qu’on appelle le culte d’hyperdulie. 

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2°-Nous devons aimer Marie, après Dieu, plus que toutes les autres créatures ; pourquoi cela ? C’est parce qu’elle a plus de droits à notre amour que toutes les autres créatures. Nous devons aimer toutes les créatures raisonnables, parce qu’elles sont les ouvrages de Dieu. Nous devons aimer les anges et les saints, parce que ce sont les amis et les serviteurs et les enfants de Dieu et parce Dieu le veut ainsi et qu’ils ont des droits à notre amour, par les services importants qu’ils nous rendent, qu’ils sont nos bienfaiteurs, mais Marie a infiniment plus de droits à notre amour. Nous devons aimer nos parents, nos amis, nos protecteurs, nos bienfaiteurs plus ou moins, selon le degré de parenté, le degré de protection, le degré de bienfaisance qu’ils nous procurent. Vous concevrez que nous devons aimer davantage les saints qui sont déjà arrivés à la gloire que les justes qui sont sur la terre; vous concevrez que nous devons davantage aimer nos pères et nos mères que toute autre personne, que nous devons davantage aimer nos bienfaiteurs, nos protecteurs, nos amis que des personnes de qui nous n’avons reçu aucun bienfait, que nous devons davantage aimer nos bienfaiteurs spirituels que les temporels. 

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Or, si cela est, vous concevrez que l’amour que nous devons avoir pour Marie, doit l’emporter à tous égards sur tous les autres amours. Car Marie est notre Mère et la plus tendre de toutes les Mères, elle est notre Reine et la plus puissante de toutes les reines, elle est notre Bienfaitrice et la plus grande et la plus généreuse de toutes les bienfaitrices. C’est elle qui nous a donné le Sauveur. Sa sainte humanité, qui a supporté toutes les peines que nous avions méritée, a été formée du sang le plus pur de Marie, par l’opération du St Esprit. Elle doit être aimée au-dessus de toutes les créatures et de préférence à toutes les créatures. Mais comment lui prouverons-nous et quelles preuves lui donnerons-nous de notre amour ? Ce sera en l’imitant, comme étant notre modèle et le plus parfait modèle que Dieu nous ait donné, après Jésus-Christ, son Fils. Car, comme dit St Augustin, la véritable dévotion est d’imiter et de retracer en nous les vertus que nous honorons. Nous honorons en Marie sa piété et son grand amour qu’elle avait et qu’elle a encore envers Dieu et Jésus-Christ son Fils. Eh bien, notre premier devoir est d’imiter cette piété de Marie, ce tendre amour de Marie.”

Sermon du P. Monnereau n°400