Au début du mois de mai, j’ai eu la chance de participer à l’Assemblée générale de l’Union Internationale des Supérieures Générales (UISG) qui s’est déroulée à Rome du 5 au 9 mai.
J’ai commencé mon séjour par quelques jours de pèlerinage. Je suis allée me recueillir sur la tombe du Pape François à la basilique Sainte Marie Majeure. Puis j’ai franchi les portes saintes des basiliques romaines : Ste Marie-Majeure, St Jean de Latran, St Paul-hors-les-Murs et St Pierre.

A l’assemblée, nous étions 950 supérieures générales de 90 pays,75 nationalités, venues des 5 continents, parlant langues et réunies autour du thème : « La vie religieuse une espérance qui transforme ». Nous avons fêté les 60 ans de vie de l’UISG née dans la mouvance de Vatican II. La méthode de « la conversation dans l’Esprit » a guidé nos échanges, nos réflexions et échos inspirés par les interventions et les expériences partagées.

Nos travaux ont commencé avec cette invitation à être des « pèlerines d’espérance » dans un monde blessé et fragmenté. Ensemble, nous avons contemplé les germes de justice dans notre monde, les étincelles de lumière qui brillent dans la nuit, les actes bons et audacieux.
Pour ma part, j’ai été touchée par l’intervention de la théologienne Sœur Mariola Lopez Villanueva. Elle nous a offert une méditation sur l’espérance comprise comme une « corde tendue par Dieu » à laquelle il faut s’accrocher. Elle nous a présenté l’espérance non comme un sentiment abstrait, mais comme un lien vivant qui invite les consacrées à agir. Elle nous a lancé un appel à cheminer ensemble, comme de simples pèlerines, dans la fidélité à l’Evangile et à l’humanité blessée.
Un autre moment fort a été l’intervention de Sœur Simona Brambilla, préfète du dicastère de la vie consacrée. Elle a partagé simplement son expérience missionnaire en partant d’un proverbe du peuple Makua du Mozambique : « Dieu n’est pas comme le Soleil qui est seul de par le monde, mais comme la Lune qui va avec les étoiles. Si la Lune avait un mauvais cœur, nous ne verrions pas les étoiles. » Partant de ce proverbe, Sœur Simona a offert une méditation profonde sur la manière dont la vie religieuse peut aujourd’hui être un signe d’espérance transformatrice pour le monde. Comparant la vie religieuse à la Lune, elle nous a dit : « La Lune est l’astre de la nuit. Elle n’écrase pas, n’éblouit pas, elle demeure en compagnie des étoiles, elle habite le ciel de la communion, devenant ainsi une image de l’Eglise d’aujourd’hui. La nuit est aussi un espace de créativité, d’intuition, de naissance. Comme dans la nuit de Pâques, elle est temps d’enfantement d’une vie nouvelle, petite, fragile, mais pleine d’espérance. Dans un monde qui craint la nuit, la vie religieuse rappelle que c’est précisément là que Dieu parle, que l’espérance germe ».
Enfin, j’ai été très bouleversée par le témoignage d’une sœur qui se tient à la frontière des Etats-Unis et du Mexique. Avec force, elle nous a dit : « l’espérance n’est pas un sentiment, c’est une action ». Elle nous a partagé simplement son action avec 9 congrégations pour venir en aide aux migrants refoulés à la frontière.

Cette première participation a donc été un moment fort d’expérience de la diversité de la vie religieuse et de sa fraternité. Elle a été aussi une expérience intense de la vie de l’Eglise universelle en raison de l’élection du pape Léon XIV. J’ai eu la chance de prier sur le tombeau du pape François et d’acclamer Léon XIV le 8 mai avec des milliers de chrétiens sur la place Saint Pierre (un peu à distance cependant et à travers la médiation d’un écran géant !)
Sr Martine CHAILLOT, supérieure générale
